Solitude à 5 doigts

Restez unis... Comme les cinq doigts de la main ? Sauf que nous avons deux mains. L'autre peut dire merde à l'une et partir de son propre chef et vivre sa vie. Elle est libre.

Il avait commencé à neiger sur Paris une fin d'après-midi de l'hiver 2010. Je rentrais à pied des Halles jusque la rue de Clignancourt. Un premier gant abandonné par un enfant, posé sur un banc, avait attiré mon attention. Puis un deuxième, un troisième...

Ce n'était pas un signe. C'était juste une balise, avant que je ne réalise. On oublie la rudeur des hivers passés comme on oublie un gant sur le trottoir.

Arpenter les rues de Paris était pour moi un loisir. Croiser des gens bloqués par la neige dans leur bagnole était un plaisir. Je ne descends pas souvent à la "capitale" et les Parisiens ne descendent pas souvent du bus pour le pousser.

Il avait neigé sur Paris comme il a pu neiger sur Lièges. La dernière fois c'était quand ? Ni à Caen, ni à Gand. Mais depuis, je continue à collectionner les gants.