Balt-Orient Express, 1990,
Belgrade, Bucarest, Budapest, Prague, Berlin E&O

Berlin Ouest, le Mur

Fin d’après-midi à Berlin Ouest

Printemps 1990. Berlin Ouest était une enclave cernée, depuis 1961, par un […]

Le drapeau de la RDA

RDA, le pays qui n’existait plus

Bien que placée sous la bienveillance autoritaire de l’Union Soviétique, la République […]

Il était parfaitement possible d’aller en Roumanie dans les années 70-80, malgré son régime autoritaire. Au bord de la Mer Noire, comme dans les Carpates, les infrastructures touristiques étaient très développées. Y voyager librement était une autre affaire.

Avec la Bulgarie, ce pays figurait sur les destinations accessibles grâce à la carte Interrail, les deux seuls d’Europe de l’Est à l’époque. Mais il fallait vraiment avoir envie. Les guides et les brochures touristiques étaient laudateurs, mais la réalité sur place devait être oppressante. Avec la chute du Mur à l’hiver 1989, les choses on évolué progressivement. Ces villes sur lesquelles pesaient une chape de plomb se sont peu à peu éveillées. Certaines se sont souvenues de leur splendeur d’antan. Cloué au lit par une mauvaise grippe, je regardais en direct la révolution roumaine à la télévision. Je rassemblais les images que j’avais de ce pays… Quelques timbres dans un album que m’avait donné un camarade, fils d’un élu communiste. C’était décidé, j’irai passer le printemps en Europe de l’Est.

Belgrade

Sincèrement, je n'ai rien à dire sur Belgrade. Après avoir traversé la France puis les Alpes, j'ai posé le pied dans une première gare. J'ai ensuite sillonné la ville à pied pour me rendre à la gare de Belgrade Danube. C'était d'ici que partaient les trains vers le Banat et la Roumanie. Fin d'après-midi ensoleillée de printemps. J'ai pris un café dans une buvette enfumée et crasseuse où quelques hommes jouaient aux cartes. L'endroit a bien changé depuis.

Bucarest et la Roumanie​

J'ignore exactement par où le train est passé. Je me souviens du nom de la ville d'Arad dans la lumière blafarde d'un quai de gare, peu de temps après avoir passé la frontière. Le compartiment était rempli de travailleurs roumains qui rentraient de Yougoslavie.

J'arrivais à la Gare du Nord de Bucarest en fin de matinée. Un étudiant rencontré dans le train se proposait de m'héberger.

Je suis resté à Bucarest quelques jours avant d'aller visiter Constanţa, ce port de la Mer Noire où le poète Ovide vécu son exil. Un français rencontré à la terrasse d'un hôtel me proposa par la suite une excursion motorisée en Transylvanie et en Moldavie... Bacău, Iaşi, Miercurea-Ciuc, Sighişoara, Braşov et retour à Bucarest.

Bucarest était une ville en effervescence. Les terrasses étaient pleines. La place de l'Université était encore occupée par des manifestants qui déjà contestaient le nouveau pouvoir en place. Pour beaucoup cette révolution n'était qu'une manipulation.

Je suis retourné à Bucarest en décembre 1990. Des photos faites en fin d'année figurent dans cette section, mais la date est précisée.

Budapest

On confond souvent Bucarest et Budapest, mais l'une et l'autre n'ont rien à voir. Si Bucarest est restée longtemps une petite bourgade de l'Empire Ottoman, Budapest était déjà une grande capitale, fortement tournée vers l'Europe et industrialisée.
La Hongrie n'avait pas vécu les évènements de la fin de l'année 1990 avec la violence de ce qui fut en Roumanie. Le pays était déjà engagé sur une voie libérale, bien qu'encadrée. Les petites entreprises privées étaient autorisées, des firmes occidentales, comme Mac Donald, avaient pignon sur rue. Il y avait même un grand prix de Formule 1.
La Hongrie avait pourtant connu un soulèvement en 1956, qui fit plus de 3000 morts et encouragea de nombreux hongrois à quitter le pays.
En 1990, les impacts de balles sur les façades d'immeubles étaient encore visibles. C'était comme si on les avait laissées exprès, pour rappeler à la population que la révolte comportait des risques.
En mai 1989, la Hongrie fut le premier Etat du bloc de l'Est à démanteler le rideau de fer, à sa frontière avec l'Autriche. Cela allait précipiter les évènements.

Prague, Tchécoslovaquie

Prague est une ville superbe. Difficile de ne pas penser à Kafka en y mettant les pieds. Mais Kafka n’est pas le seul qui saura vous envoûter. Les rues sinueuses et les nombreux passages décuplent les forces de l’imaginaire.

Berlin Est et Ouest

Le Mur avait beau être symboliquement tombé, il était physiquement encore là. Franchir la frontière demandait encore quelques formalités. Les touristes se faisaient abondamment photographier devant ces reliques de l’après guerre.

Le mur n’en n’avait plus pour longtemps. Ce no-man’s land qui traversait le centre de la ville excitait déjà les appétits des spéculateurs. Les grandes firmes allemandes avaient déjà préempté la Postdammer Platz pour y installer des tours. De nombreuses personnes campaient sur place pour s’opposer à ces constructions.