Berlin Ouest, printemps 1990. Le Mur venait de tomber quelques mois plus tôt.
Le monde entier se pressait à son chevet pour le voir agonir.
La frontière la plus imperméable du Monde, à l’époque, la plus dangereuse aussi, était finalement truffée de trous.
Pour se rendre d’un côté ou de l’autre de cette frontière, il fallait encore un visa. Son prix restait assez important.
L’attraction était surtout à l’Ouest. Les habitants de l’Est n’avaient qu’une envie, venir du côté positif de la force…
Ils y trouvaient en abondance, tous les produits dont ils avaient été privés durant des années.
De l’Ouest, il y avait bien sûr quelques curieux qui allaient s’aventurer de l’autre côté.
Mais on avait vite fait le tour de cette portion de la ville, celle qui correspond au centre historique.
L’architecture moderne et souvent audacieuse ne correspondait toutefois pas aux critères du tourisme de masse.
La mythique Alexander Platz n’était qu’un quadrilatère vide bordé de hauts immeubles, aussi gris qu’impersonnels.
S’y restaurer ou boire un verre, était une véritable expédition. Berlin Est vivait au rythme du travail bien fait, à la mode soviétique.
Associés à l’oisiveté, les lieux de convivialité étaient rares, leur offre peu alléchante. Ils n’ouvraient la plupart du temps qu’en fin d’après-midi.
Plus tard, des habitants de l’Ouest ont commencé à investir l’Est, à la recherche de loyers modérés parmi les immeubles abandonnés.
C’est un des signaux de la lente colonisation de l’Allemagne de l’Est par l’Allemagne de l’Ouest, que l’on nomme « réunification allemande ».
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