Pour des raisons pratiques, je n’avais passé qu’une journée à Berlin-Est au printemps 1990. Le avait perdu son caractère infranchissable, les tracasseries administratives étaient toujours présentes.
C’était le début de la fin de mon voyage, ma carte Inter-rail était périmée depuis plusieurs jours. Je suis arrivé de Prague dans une gare improbable au milieu de nulle part, j’avais de la peine à me repérer. Je me souviens d’une locomotive à vapeur plantée verticalement au milieu d’un terrain vague…
J’ai erré dans les rues de Berlin Est sans réel but, sans vraiment savoir ce qu’il y avait à visiter ou à voir. Parmi les Berlinois de l’Est, ceux qui n’étaient pas à faire semblant de travailler étaient à l’Ouest. Les rues de la ville étaient vides.
Cette ville était comme figée, les villes roumaines m’avaient parues plus vivantes, plus humaines. Berlin Est n’avait pas vocation à être une ville touristique. Elle était pourtant parsemée de monuments emblématiques qui avaient survécu à la guerre ou qui avaient été reconstruits rapidement.
La partie Est de Berlin correspondait au réel cœur historique de Berlin, le centre politique. C’est ici que se concentraient les bâtiments administratifs, culturels et religieux de l’Etat.
C’est dans une galerie, le long d’un imposant bâtiment officiel en béton (la Detlev-Rohwedder-Haus), que j’ai découvert cette fresque.
Elle concentre tout l’imaginaire propagandiste socialiste, au point d’être caricaturale.
Certes, la réalité était complexe. L’Etat visait bien la sérénité matérielle des habitants, comme dans toutes les autres démocraties populaires. Mais cela se faisait au prix de concessions qui n’étaient pas partagées par tous.
A mon grand étonnement, cette fresque existe toujours en 2023.
Avec la réunification de l’Allemagne, les symboles, et même l’histoire de la RDA, ont été progressivement bannis de l’espaces public.
Pour certains auteurs, cette unification serait en fait une colonisation.
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