Le cinéma Arta était situé en plein centre ville, rue de l’Université. Je logeais à seulement quelques dizaines de mètres, à proximité du Conservatoire.
La façade ne payait pas de mine. La salle respirait le vieux cinoche, le velours décrépis et le tabac froid. Je ne me souviens plus de l’architecture intérieure.
L’Arta est un des plus vieux cinémas de Cluj et de Roumanie. Il date de 1913. Il y a à Cluj au moins 5 cinémas en centre-ville et un à Mănăştur, c’est sans compter les différents cercles qui pouvaient programmer des films au gré des désirs de leurs membres.
Le cinéma, comme la télévision et plus rarement le théâtre, avaient été pour moi de formidables « accélérateurs d’apprentissage » de la langue roumaine. En décembre 90 et janvier 91, je faisais seulement mes classes…
Comme tous les pays d’Europe, la Roumanie a une production nationale et une culture cinématographique qui méritent l’intérêt des cinéphiles, mais pas seulement…
Dans les années d’après-guerre, le cinéma a surtout été un moyen de propagande politique. Les salles continuaient à exister, diffuser des films devant un public atomisé.
Au début des années 90, les Roumains ont eu accès à des films occidentaux, principalement français. Les distributeurs locaux proposaient ce qu’ils avaient moyen de diffuser. Ainsi, j’ai pu voir quantité de navets français, des films que je n’aurais jamais vu et que tout le monde avait oublié.
J’ai beaucoup fréquenté les cinoches roumains, les mois et les années qui ont suivi. En terme de production cinématographique, la Roumanie faisait pâle figure à l’époque.
C’est à l’Arta que j’avais vu ce film de John Hough (1981), The Incubus avec John Cassavetes. Cassavetes… cet homme qui jouait dans des séries B pour financer de super films…
En revanche, ce n’est pas en Roumanie que j’aurai l’occasion de voir les réalisations de la nouvelle vague roumaine de la fin des années 90 ; Cristi Puiu, Cristian Mungiu, Corneliu Porumboiu et tant d’autres.
à la page Facebook
Abonaţi-vă
la pagină Facebook
