« Trăiască regele Mihai », vive le roi Michel. Les messages en faveur du retour du roi Michel Ier avaient fleuri très tôt sur les murs après la révolution de décembre.
La Roumanie était officiellement un royaume avant d’avoir été une démocratie populaire.
Michel, petit-fils de Ferdinand Ier fut roi à deux reprises, de 1927 à juin 1930 et de décembre 1940 à mars 2016, l’intermède étant occupé par la régence de son oncle, le prince Nicolas.

La construction nationale roumaine est un processus long et complexe. S’il existe une unité culturelle et linguistique « roumaine » évidente, les roumanophones occupaient l’avant-dernier échelon social sur un territoire divisé entre l’Autriche-Hongrie, la Russie et l’Empire ottoman.
L’émergence d’une élite roumaine instruite, économiquement prospère et politiquement engagée se fera progressivement et non sans douleur. L’Italie, puis la France y contribueront largement.

Michel Ier, dernier régnant de cette dynastie, est issu des Hohenzollern-Sigmaringen et donc lié à toutes les familles royales d’Europe. Le choix d’une famille étrangère fut fait en 1866, alors que la Roumanie avait épuisé ses propres ressources princières. Carol (arrière grand-oncle de Michel) accepta la charge après le désistement de Philippe de Belgique.

Car c’est bien la Belgique qui inspire le modèle étatique roumain de l’époque. La Roumanie multiculturelle se cherche une unité et une stabilité à la confluence d’empires encore très puissants.

La dictature qui suivit la 2de guerre mondiale, n’aura pas raison de l’attachement d’une partie des Roumains pour la famille royale.
De nombreux partis politiques, interdits ou exilés furent aussi réactivés à la même époque.
En 1990, le pays redécouvrait la démocratie. Les conversations pouvaient être animées, voire violentes.

La possibilité du retour sur le trône du prétendant légitime fut souvent évoquée. Face à l’engouement populaire lors d’un premier séjour en 1990, le gouvernement le déclara persona non grata pendant plusieurs années.
Il faudra attendre 1997 pour que la famille royale récupère sa nationalité roumaine et plusieurs biens confisqués par les communistes, dont le château Peleș à Sinaia.

Michel Ier meurt en Suisse en mars 2016 à 96 ans. Il était le dernier chef d’Etat vivant, en exercice durant la 2de guerre mondiale. Toutefois, il ne fut jamais convié aux célébrations mémorielles du débarquement de Normandie.

Si l’attachement demeure, les royalistes ont peu d’influence en Roumanie.
Il semblerait que les Roumains soient plus attachés aujourd’hui à « l’âge d’or », Epoca de aur

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