Je suis de retour à Cluj, après des fêtes de fin d’année passées à Bucarest. Je vevenais retrouver Constantin dont j’avais fait la connaissance en arrivant en décembre en Transylvanie.
Originaire du Banat, mon nouvel ami avait emménagé à Cluj pour ses études, avec son frère. Il y avait de cela une bonne vingtaine d’années.
A l’époque, ils occupaient une petite piaule de quelques mètres carrés avec lits superposés et un mur complet de livres.
La porte donnait directement sur une coursive en bois, au-dessus de la cour et à laquelle on accédait par un grand escalier. 
Je prenais pied dans une demeure historique, celle de l’orfèvre Gabriel Újhelyi.
C’est ici que je passerai quasiment tous mes congés les dix années qui viendront.
C’était rue du 23 août (23 August), qui prendra l’année suivante le nom de I.I.C Brătianu.

Je ne sais pas grand chose de cet orfèvre. En revanche, je connais bien l’histoire de cette demeure.

Comme tous les immeubles bourgeois en Roumanie, il fut nationalisé par le régime communiste.
Les propriétaires furent dépossédés de leur bien pour qu’il soit mis à la disposition du peuple en location.

En janvier 1991, l’endroit était principalement peuplé de magyarophones âgés, dont les héritiers avaient déjà quitté le pays.
Je les croiserai souvent, échangeant des salutations et quelques impressions. Ils décèderont ou quitteront définitivement la Roumanie pour rejoindre leurs enfants exilés… alors que je commençais à comprendre le hongrois

Pour tout confort, il n’y avait qu’un chiotte dans la cour et une poubelle en acier zingué.
On ne se douchait pas, on se lavait au dessus d’une bassine d’eau que l’on avait fait chauffer sur un poêle à charbon.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *