La rue Gheorghe Doja fait le lien entre la place centrale médiévale de la ville de Cluj, où trône la cathédrale catholique, et le petit Someș. Au-delà, elle se prolonge jusqu'à la gare et prend le nom de Horea.
Doja, que les Magyars nomment Dózsa, est un personnage historique né au XVe siècle et mort suplicié à Timișoara en 1514. Transylvain, on le dit Sicule.
Tout d'abord mercenaire de la Hongrie contre les Turcs ottomans, il devint le chef d'une grande révolte paysanne à l'encontre de la noblesse hongroise.

Capturé en juillet 1514, il fut jugé et mis à mort. Son exécution, particulièrement atroce, est sans doute caractéristique d’une époque révolue, souhaitons-le, bien que…

Elle marqua l’histoire et les imaginaires au point de faire du personnage un héros national, à la fois pour les Roumains et Hongrois, deux peuples voisins qui aujourd’hui se regardent encore avec défiance.

Gheorghe Doja est emblématique de la complexité de la Transylvanie, où la binarité n’a pas de mise.
La conflictualité, dans cette partie de l’Europe, était moins ethnique ou religieuse que sociale.

La strada Doja était une rue très commerçante à Cluj, encore en 1990.
C’est là que se situait le magasin central. Je n’y ai jamais rien acheté. Mais j’aimais m’y rendre, gravir les étages. Je m’arrêtais aussi devant le programme des cinémas.
Ce type d’équipement commercial se retrouvait dans toutes les grandes villes de Roumanie, c’était une version locale et communiste des Galeries.

La rénovation de la voirie après chaque hiver faisait aussi partie de l’ambiance locale.
Soumise à de fortes amplitudes thermiques, les rues des villes de Roumanie se crevassaient. Les fissures étaient rebouchées régulièrement.

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