Bucarest, janvier 1991. J’avais quitté la ville en mai, on manifestait sur la place de l’Université.
A mon retour en décembre, on manifestait toujours sur cette même place.
Seulement quelques semaines après la révolution de décembre 1989, les Roumains étaient dans la rue pour dénoncer une révolution qui ressemblait davantage à un coup d’Etat.
Le Front de Salut National, transformé en parti politique, concentrait une grande partie des critiques.
Le pays a vécu durant cette année d’élections nationales, de vives tensions politiques, sociales et même ethniques.
Aux protestations, le pouvoir répondait en faisant descendre de la vallée du Jiu des milliers de mineurs armés qui prenaient sa défense.
L’avenir économique de la Roumanie était incertain. Il était évident qu’il n’y avait pas de retour possible vers le collectivisme. Mais cette transition économique n’était pas encore planifiée.
Ceux qui avaient cumulé les avantages avant la chute de la dictature n’étaient certainement pas prêts à lâcher le morceau.
En prenant son indépendance vis à vis de l’empire ottoman, la Roumanie avait déjà brûlé plusieurs étapes qui la menaient de l’époque médiévale à la modernité des « Lumières ».
En faisant sa « révolution » en 1989, elle passait d’une époque à une autre avec la même précipitation.
Elle entrait dans la société capitaliste occidentale avec une violence que peu de pays ont connu.
Une transition qui laissera sur le bord du chemin des centaines de milliers de personnes.
Pour aller plus loin
La chronologie des évènements roumains depuis 1989 est à suivre sur cet excellent site : După ’90.
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