C’est par annonces interposées au resto universitaire de Nantes que j’avais rencontré Gilles au début décembre 1990. Il proposait un covoiturage vers Cluj en Roumanie.
Traverser l’Europe est aujourd’hui tellement si simple.
Nous avions mis 4 jours et quatre nuits pour parvenir à Cluj. La traversée de la France jusqu’à Mulhouse avait été rapide. Notre seconde et courte étape nous mena au milieu de la Suisse ou nous avions passé la nuit.
La nuit suivante se fit quelque part entre après la frontière hongroise. Passée la capitale autrichienne, il n’y avait plus d’autoroute.
Notre vitesse de croisière n’était plus que de 50 km/h, peut-être moins. Nous nous aventurions sur des routes en mauvais état, traversant des villages éteints. Seule l’odeur du charbon brûlé en pleine nuit nous laissait supposer que nous étions en agglomération.
Ce fut un plaisir de se restaurer d’une soupe chaude au matin dans un bistro enfumé et moite du centre de la ville de Győr.
Le soir du même jour, nous arrivions trop tard à Budapest pour trouver un restaurant ouvert. Nous avions donc décidé de continuer notre route et de nous donner la chance de franchir la frontière roumaine avant le matin.
Quelle que soit l’heure, les frontières sont toujours ouvertes. Finalement, les formalités furent rapides. Mais nous étions très fatigués. Nous nous sommes arrêtés sur le bord de cette route entre Oradea et Cluj. Il avait dû neiger dans la nuit. Nous avions bu notre reste de café, froid.
Nous sommes finalement arrivés en début de matinée chez les amis de Gilles, complètement rincés. Je me suis probablement réveillé vers 17h.
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