L’hôtel Continental est un des plus beaux immeubles de Cluj, faisant face à la librairie de l’Université.
Ce jour de fin décembre 1990, une foule énorme s’était rassemblée sur la place de l’Union.

Quel naïf pourrait croire que les révolutions sont des moments qui changent les choses du jour au lendemain ?
Les révolutions sont des moments difficiles, faits de soubresauts, d’avancées, de retours en arrière. Avant qu’un consensus ne fasse jour, le temps peut s’écouler, à moins qu’un régime tout aussi corrompu profite de la situation.

C’est bien ce qui se passait en Roumanie en décembre 1990. La population n’était pas dupe de la confiscation de ses idéaux par quelques apparatchik.

La révolution roumaine avait fait long feu. Les doutes s’installaient en occident. De plus en plus, on commençait à parler de coup d’Etat préparé de longue date.
L’enthousiasme romantique était retombé, la Roumanie entrait dans une période d’instabilité institutionnelle.

Je ne parlais pas suffisamment bien le roumain pour comprendre à l’époque.
C’est sur cette Piaţa Unirii, place de l’Union, que j’ai assisté au discours de la dissidente Doina Cornea, du balcon du premier étage de l’Hôtel Continental.

La Roumanie moderne, sa culture, ses institutions, son ancrage en Europe, sont grandement redevables de la révolution française de 1848.
Une mémoire qui s’estompe…

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