La salle Dalles est située sur le boulevard Nicolae Bălcescu, à proximité de la place de l’Université. Elle a été inaugurée en 1932 et est à l’initiative d’une riche famille grecque installée en Valachie depuis plusieurs générations.
Dalles a toujours été un lieu incontournable de la vie culturelle bucarestoise. En 1958, un immense bloc a été construit devant la salle. Son entrée est discrète.
Exposition București, Starea Orașului
En avril et mai 1990 avait lieu dans cette salle, l’exposition București, Starea Orașului.
Cette exposition, qui vit au moins 30 000 visiteurs, était un évènement. Les Bucarestois avaient vécu confinés par un pouvoir autoritaire. Derrière le rideau de fer, c’était la chape de plomb.
Ils découvraient avec effroi les détails de la dénaturation de leur ville, détruite avec systématique et méthode, sans qu’ils puissent faire grand chose.
La scénographie était pour le moins spectaculaire. Grilles de chantiers, blocs de ciment, rubans noirs…
En dehors des centres culturels étranger, dont l’Alliance française, les distractions étaient rares en ce printemps.
Bien sûr, je ne parle pas du temps que j’avais passé sur les terrasses à boire du şpriţ… de primavară.
Par le fruit du hasard, nous étions sur les boulevards. Attirés par la foule du soir, nous sommes entrés salle Dalles. C’était le vernissage de l’exposition.
Elle était inaugurée par l’historien d’art Răzvan Theodorescu, en présence de l’ambassadeur de France.
R. Theodorescu est un personnage qu’on avait vu sur nos écrans en décembre 1989. Il deviendra lui même président de la télévision roumaine (comme tout politique, contesté), et plus tard, en 2000, ministre de la culture.
En 1984-85, il faisait partie des intellectuels signataires qui protestaient contre les atteintes au patrimoine national, dont le monastère Mihai Vodă.
J’ai oublié le nom de l’homme qui prend la parole sur la photo n°2. C’était un poète reconnu il me semble.
Un lecteur pourra peut-être me renseigner cliquer sur la photo)…
Aujourd’hui à Bucarest, ce ne sont plus les dictateurs qui défigurent la ville. Ce sont les investisseurs, les spéculateurs, les corrupteurs ; ces gens médiocres, avides de pognon et prêts à toutes les compromissions.
Pour aller plus loin...
Historique de l’exposition sur le site Arhitectura, revue de l’ Union des architectes de Roumanie.
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