Nous avions logé dans la maison à gauche, au fond de la cour. C’était au retour de notre road trip, en Super 5 Junior, sur les routes de Moldavie et de Transylvanie.

Numéro 138, enfin, je ne suis pas certain. Je me fie à l’inscription inscrite au charbon sur le mur.

La numérotation de la rue a été modifiée au début des années 90. J’ai continué à fréquenter le quartier. J’ai longtemps été hébergé à quelques dizaines de mètres de la Piaţa Româna. Je suis resté ami avec cette étudiante en arts qui nous avait accueillis et qui louait l’endroit pour en faire son atelier. Nous tenions cette adresse de deux photographes lillois qui avaient mis leurs pieds à Bucarest dès janvier 1989.

Ce n’est probablement pas la plus belle villa du quartier. Mais elle a toutes les caractéristiques de l’architecture bucarestoise. J’aimais ces sculptures décoratives et ces vérandas en fer forgé. Les maisons du cœur de Bucarest sont des havres de verdure et de tranquillité.

Je n’ai pas retrouvé l’endroit lors de mes derniers passages. L’immeuble a été détruit pour laisser place à un bâtiment de verre et de béton.

Comme beaucoup de maisons nationalisées, puis louées par l’Etat, elles avaient commencé à se décrépir. Elles furent, probablement, restituées à leurs anciens propriétaires. Dans les années qui suivirent, la mise en valeur du patrimoine n’était pas la préoccupation de la majorité de la population. De plus, on commençait à trouver dans le commerce de nouveaux matériaux de construction.
On ne peut pas reprocher aux Roumains d’avoir voulu se loger avec les mêmes standards que ceux d’Europe de l’Ouest. Cela s’est malheureusement fait dans la précipitation.

C’est de cette cour que j’avais photographié ma série de piétons

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