Longeant, la vieille ville originelle, la Calea Victoriei (Chaussée de la Victoire) est l’artère principale du Bucarest moderne, avant que ne soient tracés les boulevards Brătianu et Magheru, plus à l’est.

C’est le long de cette voie que se trouvent les bâtiments parmi les plus prestigieux de la capitale : le Musée d’histoire, le Palais de la Caisse d’Epargne (CEC), le Cercle militaire, le Théâtre Odeon, le Palais du Téléphone, Le Palais royal (musée d’arts), l’Athénée roumain, le Palais Ştirbei…

On y rencontre quelques églises historiques, parfois discrètes, enserrées entre les immeubles ; Stavropoleos, Doamnei, Creţulescu.

Mais la Calea Victoriei c’était aussi un boulevard vivant, commerçant et très fréquenté. Certains jours, entre-deux guerres, la concentration de piétons était telle qu’il n’y avait plus de place pour les voitures.

De nombreux hôtels luxueux jalonnent son parcours : le Grand Hotel Bulevard, le Grand Hotel Continental, l’Atenee Palace ou encore la Casa Capșa.
Cette dernière, située à l’intersection avec la rue Edgar Quinet, fut considérée avec son restaurant comme l’institution la plus valeureuse de la jeune capitale. C’était un haut lieu d’échanges politiques, diplomatiques et intellectuels.

Jugée représentative de l’esprit bourgeois par les communistes arrivés au pouvoir en 1948, la Casa Capșa fut reconvertie en simple brasserie. Si l’intérieur conservait, en 1990, le souvenir de ses fastes antérieurs, il ne fallait pas s’attendre à grand chose de transcendant du côté de la cuisine. On était loin de la description élogieuse qu’en faisait Paul Morand dans les années 30.

Curieusement, ce jour-ci, les bords de la voie étaient envahis de voitures, contrairement à beaucoup de boulevards de la ville.

Sur la droite de l’image, on distingue le Palais du Téléphone, construit en 1933, premier gratte-ciel de Bucarest. C’est là que j’avais rencontré un prénommé Gabi. Il parlait français, comme beaucoup de Roumains. J’avais été impressionné pas sa maîtrise de la langue et la fluidité de son expression.
Ses paroles étaient émaillées de mots d’argot, souvent salaces… Il m’avoua avoir beaucoup appris en lisant les aventures de San Antonio. C’étaient les rares ouvrages en langue française que l’on pouvait trouver en Roumanie… hormis Pif gadget

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