Arriver à Constanţa pouvait surprendre. Il faisait chaud en ce début de printemps. Je disposais d’une seule journée, déjà bien entamée par le trajet qui m’amenait d’un village proche de Slobozia, dans le Bărăgan.
Depuis la gare, j’ai longé la falaise qui surplombe le port. Comme d’autres villes, Constanţa laissait l’impression d’être abandonnée et dévorée par l’industrie.
Derrière ces façades grise, il était difficile de se faire une idée de ce qu’avait été la ville à la belle époque.
Constanţa, doit son prestige à ses activités économiques, à sa position stratégique au bord de la Mer Noire. Elle le doit aussi à la diversité de sa population, Roumains, Tatars, Turcs, Grecs, Bulgares, Juifs, Roms ou même Arméniens.
Bien que plus modeste, elle a des similitudes avec Odessa (et des faux airs d’Istanbul). Mais Odessa est aujourd’hui une belle ville où le patrimoine a été restauré.
En ce printemps 1990, la ville peinait à se réveiller, à sortir de la léthargie où l’avait plongée le régime communiste. Déjeuner où même se désaltérer ce midi là était un véritable défi.