Cette place est située le long de la Calea Victoriei (Chaussée de la Victoire). Elle s’appelait initialement Piața Palatului (Place du Palais), puis Piața Republicii (Place de la République) jusqu’en décembre 1989.
Certains plans de ville de la période communiste mentionnaient Piaţa Gh. Gheorgiu Dej, du nom du premier leader du pays.
On voit sur la gauche de la photo une aile du Palais royal. Ce bâtiment accueillait le musée d’art depuis le début des années 50. Endommagé en décembre 1989, il n’a ré-ouvert qu’en 2000 après avoir été entièrement restauré.
Au fond c’est l’Athenee Palace, l’un des nombreux hôtels de luxe que comptait Bucarest. Pour les touristes et voyageurs de passage c’était aussi un des rares endroits où on pouvait se restaurer.
Le service y était impeccable et les nappes parfaitement blanches. Le personnel était derrière vous, près à anticiper le moindre de vos besoins. C’en était oppressant, au point que faire tomber sa fourchette sur le sol avait des ressorts comiques.
La nourriture était correcte, bien que largement en dessous de la réputation de la cuisine roumaine familiale.
Quant au chiottes, n’en parlons pas. On vous y attendait pour acheter vos devises. Des « mafioţi » y jouaient aux dés à même le sol.
Sur la droite, c’est la bibliothèque centrale universitaire. Mon amie Gabi m’avait raconté avoir pris part aux chaines humaines qui tentaient d’éteindre l’incendie qui ravageait l’institution, un soir de révolution en décembre 1989.
Ce sont près de 500 000 volumes qui sont partis en fumée ce soir là, parmi lesquels des livres rares et des manuscrits d’auteurs majeurs de la littérature roumaine ; M. Eminescu, I.-L. Caragiale, L. Blaga… trop peu traduits en Europe occidentale.
La bibliothèque est l’œuvre d’un architecte français né à Perpignan, en Catalogne du Nord ; Paul Gottereau. Il est l’artisan de plusieurs constructions emblématiques de Bucarest.